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← articles plus anciens 06 novembre 2012 , par sébastien je suis venu vous dire… voici déjà le dernier billet que je rédige pour le comptoir de la bd, le 1074 ème , en un peu moins de quatre ans. ce 6 novembre, de nouvelles fonctions m’appellent au cœur d’une maison d’édition bd pour relever un très beau défi qui, cela ne vous surprendra guère, touche à la question numérique pour l’édition dans plusieurs de ses dimensions. dès lors, l’investissement que cela demande ainsi que ma nouvelle position remettent en question la tenue quasi quotidienne d’un blog comme le comptoir. pour le dire en toute simplicité, par déontologie, il m’est impossible de poursuivre. j’ai aussi à cœur de vous remercier, amis lectrices et lecteurs réguliers ou ponctuels, qui dans vos commentaires m’ont ouvert, m’ont enrichi, ont rendu concret mon projet initial de faire parler de la bd sur le monde.fr en toute convivialité, en élargissent le radar autant que faire se peut. merci à toutes et tous, proches, amis, copains, collègues, inconnus derrière leur écran un peu partout dans le monde, contradicteurs comme adhérents, merci pour votre compagnonnage et pour avoir croisé ce blog. pour achever cette très belle aventure, je vous propose une petite sélection d’albums sans prétention que vous trouverez sur les tables des libraires, mes dernières lectures à date en somme, beaucoup de suites et un très bel ouvrage qui devrait servir d’inspiration pour tous les dessinateurs en herbe, jugez-en par vous-même : sillage, chasse gardée, par morvan et buchet, delcourt : le précédent opus de sillage marquait une fin de cycle attendu et plutôt bien pesé. le quinzième tome est avant-tout un amical hommage à moebius puisque nävis d’emblée est sapée comme le major fatal . le récit est une nouvelle variation sur le principe des chasses du comte zaroff , divertissant mais plutôt sans conséquence sur le déroulé global de l’histoire, à l’exception bien sûr de la surprise du chef qui conclut l’album et que je serai un peu zozo de vous dévoiler ici. il ne serait pas insultant cependant de demander que tout cela ne retombe pas dans une succession d’albums plan-plan aux péripéties anecdotiques. même si le duo réussit à nous proposer un album par an, cinq ans pour avoir l’impression d’avancer un peu, c’est long et lassant. largo winch, colère rouge, par van hamme et francq autant la récente action marketing calamiteuse en ligne donnait de quoi railler la série largo winch , autant je reconnais volontiers que le dernier album à date, colère rouge , qui conclut le diptyque entamé il y a deux ans avec mer noire , s’avère un cru intéressant, même s’il n’est pas aussi réussi que son prédécesseur. pour boucler son histoire, van hamme n’hésite pas à utiliser de ficelles un peu trop grosses à mon goût (largo se découvre un soit-disant demi-frère au look de vedette, nihiliste faussement jovial) et on ne peut pas dire que ce soit très probant. néanmoins, l’énergie, l’humour, l’application du trait qui s’est ressaisi suffisent à mon bonheur. il n’est bien sûr pas question de donner du crédit au personnage de largo winch mais de reconnaître que ses créateurs ont quelque talent pour distraire avec efficacité. royal aubrac tome 2, par nicolas sure et christophe bec il y a un an je distinguais le premier album de ce diptyque à présent achevé que nous propose vents d’ouest : royal aubrac . au travers du témoignage d’un tuberculeux dont on sait par avance la guérison, les deux auteurs retracent la vie dans un navire architectural, un sanatorium planté dans la lande, le royal aubrac , et ressuscitent ses ombres avec tendresse. les personnages que l’on croise, en prise avec leurs maux, sont tantôt mélancoliques, tantôt poussés par une soif ou une rage de vivre qui les consument malgré tout. la conclusion se laisse aller à une nostalgie somme toute inutile tant on sent que les pensionnaires plus ou moins chanceux du royal aubrac sont liés par delà les décennies, dans les souvenirs et les croquis du héros souffreteux. deux albums délicats et bien sentis qui méritent sérieusement d’y revenir. front mission dog life and dog style volume 5, ki-oon décidément cette série se distingue sur mes étagères et a sensiblement marqué mes goûts en matière de manga de stratégie militaire que je regardais de prime abord avec une pointe de condescendance. or je reconnais que la haute tenue du scénario, tour à tour malin, précurseur, cruel, toujours pertinent, me met dans la position du lecteur impatient : chaque nouveau tome qui arrive sur mon bureau est dévoré dans les heures qui suivent et je ne m’en lasse pas. bien sûr, l’effet de surprise est éventé à présent, mais le tandem yasuo otakagi et c.h. line réussit dans leurs récits courts à prendre aux tripes, à interpeller devant l’absurdité d’une situation, soulignant la capacité d’entraide des plus démunis tout autant que leur fragilité. sans aucun doute je poursuivrai la lecture de cette série jusqu’à sa conclusion et vous encourage à la (re)découvrir sérieusement. wolfmund volume 3, par matsuhisa kuji, éditions ki-oon autre série dont chaque nouveau tome suscite chez moi un sifflement admiratif, wolfsmund , que l’on a la chance de suivre au même rythme que ses sorties au japon et qui s’impose sans conteste comme l’une des meilleures séries disponibles aujourd’hui. il faut trois tomes au mangaka matsuhisa kuji pour entrer dans le vif du sujet, c’est-à-dire la première tentative sérieuse de prendre le château sinistre (le wolfsmund du titre) qui verrouille les alpes autrichiennes et dont le contrôle représente un enjeu majeur pour les rebelles suisses en quête de cohérence politique et armée. on a droit à de remarquables morceaux de bravoure, de séquences souvent troubles, malsaines, mais porteuses de sens. la violence, parfois insoutenable, n’est jamais gratuite. les enjeux sont posés au travers de la brutalité des actes, de la tension croissante, de l’exposition efficace et sans fioriture des protagonistes. wolfsmund est sans doute la meilleure surprise de cette année sur le champ du manga pour moi, même si je reconnais volontiers que j’ai sensiblement baissé ma consommation de la bd japonaise. enfin, un salut admiratif au travail considérable de philippe cauvin et d’ alain duchêne qui ont réuni dans une première intégrale chez hors collection les premiers travaux d’ albert uderzo il y a près de soixante ans. ils livrent un ouvrage somptueux, épaisse somme passionnante où chaque aspirant dessinateur peut se plonger avec confiance. il y portera le constat qu’avant de devenir un dessinateur unique, uderzo a fait ses gammes en s’inspirant grandement des comics burlesques qui lui ont enseigné le sens du visuel, de la gestuelle digne de la pantomime, mais surtout qu’il a accumulé les travaux et que son génie déjà affleurant dans ses séries pré-astérix, jehan pistolet par exemple, sont sous l’influence de ses grands aînés américains. replacer uderzo dans leur filiation est très instructif et nous rappelle si besoin que la bande-dessinée a toujours été affaire de métissage, d’apprentissage et d’ouverture vers le monde. une belle conclusion pleine de promesses me semble t-il pour l’évolution de la bd qui, j’en suis convaincu, a encore de très belles pages à vous faire lire et à dessiner. merci encore pour votre intérêt pour ce blog et son sujet de prédilection – bonnes lectures et à bientôt ! sébastien pour relire les billets sur mes albums préférés de 2012 (en plus des deux manga précités ci-dessus), cliquez sur leur titre ci-dessous : la pieuvre, une histoire vraie les folies bergères bleckholler fables catwoman gringos locos saison brune billy bat publié dans actualité , astérix , delcourt , dupuis , ki-oon , moebius , nouveauté album , uderzo , vents d'ouest | 58 commentaires 04 novembre 2012 , par sébastien riff reb’s travaille à l’os jack london les éditions soleil nous propose un très bel album réalisé par riff reb’s : le loup des mers , qui n’est autre qu’une libre adaptation du roman